Mouvement, espace, masse et causalité
Vers une interprétation relationnelle et causale de la cohésion du monde physique
La relativité générale a profondément renouvelé notre compréhension de la gravité en montrant qu’elle n’est pas une force au sens newtonien, mais une manifestation de la structure de l’espace-temps. Cette intuition d’Einstein est juste. Toutefois, la géométrisation de la gravité, si elle décrit correctement la forme des trajectoires (les géodésiques), laisse ouverte une question fondamentale :
pourquoi un corps avance-t-il effectivement le long de cette trajectoire ?
Dire qu’un corps « suit une géodésique » décrit une contrainte géométrique, non une cause actuelle. Une structure, aussi cohérente soit-elle, n’agit pas par elle-même. Il est donc nécessaire de distinguer clairement la forme du mouvement et son actualisation effective.
Mouvements initiaux et mouvements composés
Les mouvements initiaux correspondent à la constitution ou à l’expansion de l’espace de référence lui-même. Ils ne sont pas des déplacements dans un espace préexistant, mais sont fondateurs de l’espace relationnel. À ce niveau, il n’y a ni inertie, ni force, ni limite de vitesse.
Les mouvements composés sont des mouvements de corps dans cet espace de référence déjà constitué. C’est à ce niveau qu’apparaissent l’inertie, les trajectoires géodésiques et les forces, lorsque l’actualisation du mouvement est empêchée.
Gravité, opposition de tendances et apparition de la force
Dans le mouvement libre, la gravité ne se manifeste pas comme une force. Elle correspond à une action relationnelle non mécanique, intégrée dans la structure de l’espace. La force apparaît lorsque cette action est empêchée.
Masse propre, masse gravitationnelle et masse directionnelle
La masse propre exprime l’unité propre du corps. La masse gravitationnelle est l’effet de cette unité sur l’espace environnant.
La masse directionnelle est l’actualisation orientée de cette structure gravitationnelle lorsqu’un mouvement se déploie ; elle permet le déplacement, produit la contraction des longueurs et renforce la masse propre.
Masse inertielle et impulsion
La masse inertielle intègre ces aspects comme expression globale du rapport du corps à l’espace. Elle résulte de l’intégration des renforcements directionnels de la masse propre.
L’impulsion est la médiation dynamique par laquelle ces formes de masse s’actualisent. La force est l’expression d’une impulsion empêchée.
Le cas du photon et la vitesse limite
La vitesse limite est liée à l’interaction avec la configuration spatiale. C’est le renforcement de la masse propre, et donc de l’inertie, qui borne physiquement le mouvement.
Sans masse propre, il n’y a pas de vitesse limite, sans que cela implique une vitesse infinie. Le photon, en interaction avec l’espace, possède ainsi une masse propre relationnelle, condition nécessaire à l’existence même d’une limite de vitesse.
Cohésion du monde physique
Chaque corps, par son unité propre, est médiateur de l’action du principe assurant la cohésion du monde physique.